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2021 restera dans les mémoires des vignerons français comme une année noire.  Dans ce contexte, nous nous sentons un peu privilégiés à Bandol parce que, si la saison fut chaotique, elle nous a relativement épargnés. Ce qu’il faudra retenir, c’est une grande sécheresse.

L’hiver fut relativement doux encore une fois et le gel a sévi encore une fois sur certaines parcelles le 8 avril. Le cumul des pluies sur le dernier trimestre 2020 a été assez faible. Quelques bonnes pluies en janvier et avril (aussi tout début mai) n’ont pas suffi à constituer des réserves suffisantes. Assez vite les vignes jeunes et celles situées sur des sols assez pauvres ont montré des signes de stress. La sécheresse a sévi jusqu’à la fin des vendanges malgré une dizaine de millimètres de pluie le 6 août et une vingtaine en septembre. Au final, nous aurons eu seulement environ 250 mm sur une campagne, soit de début octobre 2020 à fin septembre 2021. Evidemment, dans ces conditions la vigne fut facile à protéger même si une vigilance stricte était nécessaire pour lutter contre l’oïdium.

Nous n’avons pas eu la sensation d’un été très chaud (comme celui de 2019) et pourtant les températures moyennes se situent dans la norme de ces dernières années. Les nuits sont restées fraîches malgré tout sur les mois de juillet et août, ce qui a permis de belles maturités.

Nous étions très inquiets au moment de débuter les vendanges le 26 août et les premiers raisins rentrés confirmaient nos craintes : la récolte était plus faible et les rendements en jus bien maigres. En effet, les baies avaient quasiment plus de pépins que de peaux et de pulpes réunies ! Quelques séquelles du gel de printemps sur certaines parcelles et la coulure sur grenache ne nous rassuraient pas. Heureusement, les parcelles que nous avons vendangées sur la fin jusqu’au 24 septembre avaient beaucoup mieux résisté et nous ont apporté de belles surprises, même sur les rendements en jus ! Finalement, la récolte est en baisse mais dans des proportions moindres que nos craintes initiales : 20 à 25 % de moins que l’année dernière qui était déjà une petite récolte (troisième baisse consécutive).

Les fermentations sont languissantes (peu de levures sur les pruines des raisins) et ne sont jamais monté en température, comme si les vins étaient « calmes ». Les couleurs sont intenses, en rouge comme en rosé ; les vins sont aromatiques avec de belles acidités qui promettent un beau potentiel de garde. Dans cette phase de jeunesse, on retrouve des profils de vins qui nous rappellent les années 90 ou bien des millésimes comme 2008 et 2013. Les degrés plus faibles que ces dernières années confirment cette impression.

Vivement l’élevage pour confirmer tout ça !