Bandol, terre viticole !
Les historiens fixent l’origine des premières vignes environ 500 ans avant notre ère, avec l’arrivée des Phocéens dans la région. Quelques siècles plus tard, les Romains exportaient déjà les vins de la région par bateau, depuis le port de Bandol qui donnera son nom au vignoble. Un décret du 11 Novembre 1941 authentifiera la renommée séculaire de ce grand vin en lui accordant l’Appellation d’Origine Contrôlée Bandol.
Le Domaine Tempier est situé au cœur de ces terres.
1834
Le domaine Tempier existait déjà sous le règne de Louis XV. La bastide fut construite en 1834 et obtint sa première médaille d’or en 1885.
Après la grave crise phylloxérique, Léonie Tempier (arrière-grand-mère de Lucie Peyraud) fait replanter les vignes sur porte-greffes. La cave à foudres est construite et des cuves en ciment mises en place.
1910’-1930’
La Grande crise des vins du Sud au début des années 1910 provoque l’arrachage d’une partie des vignes du domaine, remplacées par des vergers. S’en suit la crise économique de 1929, une époque de déshérence pour le domaine.
1940
Lucie Tempier dont le père possède une affaire de cuirs et peaux à Marseille, épouse Lucien Peyraud. Ce fils d’une famille d’armuriers et de soyeux de Saint-Étienne veut être vigneron. Les jeunes époux s’installent au Domaine Tempier en 1940. C’est le début de la grande épopée…
1943
La replantation du domaine en cépages nobles (Mourvèdre, Cinsault, Grenache) commence à un rythme soutenu. 1943 est l’année de la première mise en bouteille de rosé.
Les temps sont difficiles : on s’éclaire à la chandelle, on pompe l’eau du puits, le travail se fait à la charrue…
1945
En 1945, Lucien Peyraud devient président du Syndicat des vins de Bandol récemment constitué en 1941, puis membre de l’Institut National des Appellations d’Origine en 1947.
«Plantez du Mourvèdre !» : il entreprend une véritable croisade auprès des vignerons, pour donner au vin de Bandol sa spécificité et sa grandeur.
1951
1951 sera l’année du premier millésime de Bandol rouge au domaine. L’étiquette est dessinée par Alphonse Tempier, père de Lucie Peyraud. Symbolisant le départ des vins par le port de Bandol sur des tartanes royales, elle a très peu varié depuis, tant elle représente à merveille l’esprit du domaine.
50-70’
En s’appuyant sur un cépage fort, le Mourvèdre, Lucien Peyraud se battra pour promouvoir une haute idée du Bandol et en faire un très grand vin de garde, à l’égal des Bordeaux, Bourgogne, Côte-Rotie, Hermitage ou Châteauneuf.
Quant à Lucie, dite Lulu, elle devient la grande ambassadrice de la vente des vins de la propriété. Elle parcourt la France pour faire déguster ses vins aux restaurateurs. Son hospitalité séduit et ses recettes typiquement provençales lui valent une belle renommée outre-Atlantique.
De nombreuses manifestations sont organisées au domaine. Les mises en perce qui ont lieu dans la cave réunissent de nombreuses personnalités.
Lulu et Lucien participent également aux Paulées, réunions annuelles créées par Monsieur Vrinat, propriétaire du restaurant le Taillevent, l’une des plus belles caves de Paris. Les vignerons y présentent leurs vins autour d’un repas gastronomique.
1959
Lucien est intronisé commandeur dans la Confrérie de l’Ordre Illustre des Chevaliers de Méduse, qui a pour but de promouvoir les grands vins de Provence.
Lucie rejoint quant à elle l’Ordre des Dames du Vin et de la Table, fondée par Madeleine Decure et Odette Kahn, journalistes de « Cuisine et Vins de France» et de « La Revue des Vins de France ».
Leurs activités amènent le couple à voyager pour participer à de nombreux congrès. L’occasion de déguster des vins très rares (des Tokay de Hongrie, de grands vins du Rhin, des Blancs de Géorgie, le Zinfandel de Californie…)
À l’occasion des rencontres internationales du jeune Cinéma de Hyères, le domaine Tempier devient également un lieu de rencontres et d’échanges pour les acteurs et jeunes réalisateurs. Les méchouis et millésimes du domaine sont à l’honneur.
Mais pour Lulu et Lucien, la plus belle des récoltes est d’avoir eu sept enfants…
1960
Dans les années 60, Lucie et Lucien voient arriver au domaine le renfort de leurs deux fils Jean-Marie et François. François devient chef de culture et Jean-Marie responsable de la vinification et de la commercialisation.
Constatant dans la cave des différences importantes, Jean-Marie et François décident de vinifier séparément les vignes des lieux-dits la Tourtine et La Migoua et plus tard Cabassaou.
Aux côtés de leur père, les deux fils s’impliquent également fortement dans le Syndicat de Bandol, la Confrérie de la Méduse, l’Académie du Vin de France et l’Académie Internationale du Vin. Inspirés par leurs nombreux voyages, la découverte des Climats de Bourgogne notamment, ils créent ce qui fait encore aujourd’hui la spécificité du Domaine : ses cuvées de terroir.
C’est aussi le début de la conquête des marchés export où le domaine Tempier acquiert une grande renommée, en particulier aux Etats-Unis
1968
Avec leur père, en 1968, ils construisent la nouvelle cave – salle des foudres qui offrent des conditions idéales pour les longs élevages dans ces gros tonneaux.
En 2000
François et Jean-Marie prennent leur retraite. Une retraite malgré tout active puisqu’ils continuent de participer aux dégustations de contrôle. Ils créent une société avec leurs sœurs Fleurine, Marion, Laurence et Véronique, toutes très attachées au domaine.
… Aujourd’hui
Ensemble avec leurs enfants, aux côtés de Lulu qui vit toujours au domaine, ils participent encore aujourd’hui au devenir de leur patrimoine. Si la direction au quotidien est désormais assurée par Daniel Ravier, toutes les décisions stratégiques sont prises par la famille, qui se réunit en conseil au moins 5 fois par an.